Ghjiseppu Fieschi (1790 - 1836)

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Né dans une famille de bergers à Murato le 13 décembre 1790, Giuseppe Fieschi (né Guelfi, Fieschi étant le nom de sa mère Lucia) connaît une enfance difficile ponctuée de drames familiaux.

A 16 ans, Fieschi s'engage dans l'armée de Murat et devient sergent. On le dit intelligent et intriguant ce qui lui permet de faire parti de la garde du Roi de Naples et l'engage dans les campagnes napoléoniennes de 1812 avec bravoure et la légion d'honneur en prime (elle lui sera retirée plus tard, mais il se la fera tatouer sur sa peau ...). Accusé plusieurs fois de trahison envers son maître, la première fois en 1815 à Talentino, défaite devant les autrichiens entraînant la perte de ses états, puis au débarquement de Murat à Pizzo de Calabre où le roi napolitain est fusillé avec ses fidèles par les troupes de Ferdiand 11. Fieschi, quant à lui, est livré au roi de France Louis XVIII et est jugé à la cour de Draguignan où il est acquitté.

Fieschi rejoint alors la Corse et son village natal où il se retrouve seul et sans ressource. Il s'accapre de la succession familiale par un faux en écritures. La cour d'assise d'Ajaccio (et ses antécédents bonapartistes) le condamnent à dix ans de réclusion à la prison d'Embrun (là-même où est décédé son père une dizaine d'années plus tôt). En 1826, libéré, il commence une vie d'errance, de Lodève à Lyon, pour échouer à Paris en 1830.

La rencontre avec Morey, le vieux révolutionnaire et Pépin, l'épicier, allait l'entraîner dans un cycle fatal où son immense orgueil savamment flatté allait le pousser à proposer la réalisation d'une idée lumineuse et simple : La machine infernale, composée d'un chassis de bois avec 25 canons de fusils, bourrés de 10 balles chacun qui tireraient en même temps, grâce à une trainée de poudre allumée par le milieu.

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La machine infernale inventé par Fieschi avec 25 canons de fusils

 

La parade de la fête de Louis-Philippe initialement prévu le 1er mai futreportée au 28 juillet 1835 jour anniversaire de la révolution.

Le jour venu, dans la rue noire de monde passent les parades des carabiniers, puis le Roi saluant la foule. Fieschi allume la poudre et s'apprête à s'échapper par la fenêtre. Les déflagrations l'empêcheront sans doute de voir le carnage à l'extérieur : 18 morts et 42 blessé, mais le Roi est sauf, car Fieschi ensanglanté par l'explosion de quelques canons, se retrouve dans la cour où il est ceinturé et amené à la conciergerie.

Son procès sera exemplaire, devant la cour des pairs durant 17 audiences et après 6 mois d'instruction durant lesquelles il va pérorer, se poser avec orgueil comme un grand criminel et écraser ses comparses qu'il traite de couards et d'hypocrites, signant même ses lettres : le rezispade Fieschi !

Son éxécution le sera aussi : Le 19 février 1836 sur la place publique de la Barrière Saint Jacques, il meur dignement et sans peur.

Il était pourtant dit qu'on allait encore parler de lui bien plus tard.

Le 22 août 1941, les allemands attaquent l'URSS et le 56è corps blindé s'empare de 12.000 prisonniers et de 246 canons parmi lesquels un engin suscite la curiosité : il sera démonté et copié. Il s'agit des fameuses orgues de Staline, oeuvre d'un passioné d'armes, le général soviétique Kostkov qui pour preuve de reconnaissance pour cette arme aux effets spectaculaires a touché 100 000 roubles de Staline. Frappé par la lecture de l'attentat de Fieschi , Kostkov avait perfectionné et modernisé la machine infernale.